Une bonne gouvernance qui, tel un soleil, est celle qui inonderait de
sa lumière toutes les populations tchadiennes. Elle devrait commencer
par ce que nous avons sous la main, c’est-à-dire un pays où tous s’y
reconnaissent, une société et une culture dans lesquelles vivent harmo-
nieusement les tchadiens, une rue et un quartier où habitent pacifi-
quement les citoyens de ce pays. Des écoles, des établissements publics
de formation professionnelle et des centres de santé qui éduquent,
forment et soignent l’élite de demain. Une vraie démocratie se reflète
dans l’organisation du réseau routier, ferroviaire, fluvial ou maritime.
Enfin, une vraie démocratie est un raisonnement (vecteur directeur)
tiré de la réflexion de vrais bâtisseurs.
Si ces conditions ne sont pas respectées – et elle ne l’est pas dans les
pays non fonctionnels comme le Tchad –, tous les raisonnements anté-
rieurs, c’est-à-dire le fondement théorique et le fonctionnement expéri-
mental du système, seront viciés. Purifier les eaux de la rivière qui
traverse la ville ne servira à rien si le foyer de la contamination se trouve
à la source. La question principale que tout type d’organisation humaine
se pose, depuis que le monde est monde, est celle du pouvoir. Et le
principal problème est d’identifier celui qui le détient, de vérifier par
quel moyen il l’a obtenu, l’usage qu’il en fait, les méthodes qu’il
utilise, et quelles sont ses ambitions.
Peut-on dire que le développement de la bonne gouvernance soit abso-
lument lié au développement économique du Tchad ? Bien sûr que oui.
L'objet du projet démocratique est d'aboutir à un développement
humain et économique en posant des cadres. Il doit permettre aux popu-
lations d'être en mesure de satisfaire leurs besoins fondamentaux.
La bonne gouvernance perdrait ses vertus si elle ne s'accompagnait
pas de ce double développement et deviendrait alors une simple
démocratie de façade (actuel modèle du Tchad).
A l'inverse, une démocratie qui s'accompagne d'une libération des
initiatives au niveau local, est une démocratie qui peut conduire à
ce développement. Parler d’un changement au Tchad, c’est évo-
quer l’arrivée du sang neuf dans la haute direction du pays.
L’équipe actuelle au pouvoir semble ne pas être pour l’idée d’une
mise en place de structures démocratiques (position contraire à celle
du Parti Libéral du Tchad) bien que la démocratie et la bonne gouver-
nance constituent la condition nécessaire et suffisante capable de
garantir le développement économique du pays.
Mika-L. Yondoloum
Parti Libéral du Tchad