Citadins, ruraux, étudiants, enseignants, militants associatifs et poli-
tiques, animateurs de médias alternatifs, je ressens tout au long de
mon lointain périple l’espoir de tout un peuple. Espoir nourri, entre-
tenu par un processus fondé non seulement sur des mesures et des
processus d’ordre social - lutte décisive contre l’analphabétisme, accès
gratuit à l’éducation, à la culture, à la santé -, mais aussi et surtout
sur une démarche participative dont le noyau est constitué par les
organisations et assemblées citoyennes.
Le PLT a bien conscience de vos difficultés du Peuple tchadien ; l’ère
des enthousiasmes et des soutiens inconditionnels est dépassée.
L’essentiel est que le peuple tchadien, comme bien d’autres peuples
africains refusent de plier à un ordre du monde néolibéral qu’on vou-
drait lui imposer, un ordre basé sur l’enrichissement d’une minorité et
l’appauvrissement d’une majorité et sur la privatisation des biens publics
(santé, éducation, eau...). Il veut être acteur de son avenir et participer
à la construction d’une société moins inégale, plus solidaire. Le PLT,
c’est avant tout l’espoir d’un peuple. Autour du PLT, venez participer
à la renaissance du Tchad, il faut confirmer sa volonté participative par
un engagement écrit. Je perçois, profondément ému, cette fierté d’être
reconnus comme des citoyens aptes à exprimer leurs besoins et leurs
attentes en matière d’équipements éducatifs, sanitaires, sportifs,
routiers. Ensemble, nous mettrons en place les institutions de base
de la démocratie participative, plusieurs centaines de milliers des
assemblées de citoyens verront le jour pour être un outil fondamental
pour l’émergence et la construction d’un Tchad nouveau...
Le PLT croit qu’il ne s’agit pas seulement d’organiser des élections
mais voir ce qui se passe entre les scrutins. La répression revêt de
nombreuses formes et le Tchad qui s’efforce de tenir des élections, est
en proie à des problèmes qui condamnent le peuple à la pauvreté.
Aucune entreprise ne veut investir dans un pays où le gouvernement
se taille au départ une part de 20 %, ou dans lequel le chef de l’autorité
portuaire est corrompu à moins d’être un pendant du Tchad. Personne
ne veut vivre dans une société où la règle de droit cède la place à
la loi du plus fort et à la corruption. Ce n’est pas de la démocratie, c’est
de la tyrannie, même si de temps en temps on y sème une élection ça et
là, et il est temps que ce style de gouvernement disparaisse.
En ce XXIe siècle, des institutions capables, fiables et transparentes
sont la clé du succès - des parlements puissants et des forces de police
honnêtes ; des juges et des journalistes indépendants ; un secteur
privé et une société civile florissants, ainsi qu’une presse indépendante.
Tels sont les éléments qui donnent vie à la démocratie, parce que c’est
ce qui compte dans la vie quotidienne des gens.
Le PLT déclare que l’histoire est du côté de ceux qui veulent faire
du Tchad un pays fiable, pacifique, respecté et respectueux et non du
côté de ceux qui se servent des manipulations néolibérales, des coups
d'État ou qui modifient les constitutions pour rester au pouvoir.
Le Tchad n’a pas besoin d’hommes forts, mais des bâtisseurs de pays
avec de fortes institutions aux activités publiques d'avant-garde.
Mika-L. Yondoloum
Parti Libéral du Tchad.