mercredi 14 juillet 2010

TCHAD : Souveraineté alimentaire, un gros défi


Pour maintenant et les prochaines décennies, l’accès à l’alimen-
tation est un défi planétaire pour chacun des humains que nous sommes.
Il est essentiel que l’agriculture paysanne soit sans ambages reconnue
comme étant celle qui est la plus apte à répondre aux besoins d’aujour-
d’hui et demain. Alors qu’elle semble peu importante aux yeux des gou-
vernements des pays en développement, l’agriculture paysanne est féro-
cement combattue par les politiques des multinationales agricoles.
Comme en occident, la souveraineté alimentaire est aussi un défi à relever
par les africains.
La souveraineté alimentaire doit donner aux populations africaines le
droit de définir sa politique agricole et alimentaire à partir des besoins
de la population et de son environnement et non à partir de règles du
commerce international écrites par les occidentaux pour servir leur
idéologie. Par exemple l’Afrique peut interdire la culture et l’impor-
tation d’OGM sans que l’OMC puisse l’en empêcher. C’est à l’Afrique
de se prendre en main en finançant ses propres projets agricoles au
lieu de financer l’Euro. Il faut pour cela revenir sur l’accord OMC de
1994.
Pour le Parti Libéral du Tchad, il est important que les pays africains
mettent l’accent sur leur souveraineté alimentaire. Chaque État africain
doit pouvoir se fixer comme priorité le soutien total à l’agriculture pay-
sanne pour produire suffisamment afin de nourrir d’abord la population
locale avant de penser satisfaire le commerce international. L’UE, qui
est devenue le premier importateur et premier exportateur de produits
alimentaires, doit donc réviser entièrement ses priorités. Aller exploiter
les pays du sud parce que la main d’œuvre y est moins chère, conduit
inévitablement aux impasses sociales et environnementales. La souve-
raineté alimentaire africaine doit pouvoir relocaliser les productions
agricoles pour les besoins immédiats ou futurs des consommateurs
africains.
Sous un gouvernement issu du Parti Libéral du Tchad, la souverai
neté alimentaire sera cogérée par les paysannes et les paysans. Ceux-
ci auront un rôle central dans l’alimentation de la population tcha-
dienne. Les exploitants agricoles donneront aux populations locales
un sens et une légitimité sociale dont ils ont été longtemps privés.
La souveraineté alimentaire en effet s’oppose à la concentration
actuelle du « pouvoir alimentaire » dans les mains de l’industrie et
de la grande distribution. C’est au pouvoir politique de réguler la
production, les marchés, la distribution en tenant compte de tous
les acteurs de la chaîne alimentaire. C’est aussi aux producteurs et
aux consommateurs, comme cela se pratique de plus en plus partout
ailleurs, de raccourcir cette chaine par de multiples formes de commer-
cialisation plus directe. Les producteurs et consommateurs africains
doivent être encouragés par la politique agricole et alimentaire propre
au pays. Les normes sanitaires des produits transformés à la ferme
doivent absolument être adaptées.

Il ne faut pas se méprendre : la souveraineté alimentaire n’est pas
l’autarcie ni un repli à l’intérieur des frontières. Elle ne s’oppose
pas aux échanges internationaux : chaque région du monde a des
produits spécifiques qu’elle peut commercer, mais la sécurité alimen-
taire est trop importante pour la faire dépendre d’importations. Dans
chaque région d’Afrique et du monde, la base de l’alimentation doit
être si possible produite sur place. Chaque région doit donc avoir
le droit de se protéger d’importations à bas prix ruinant la propre
production locale.

Mika-L. Yondoloum
Parti Libéral du Tchad


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