L’État est une société à pouvoirs, ce qui veut dire une société apte et
capable d’agir avec envergure. L’État est une société qui dispose des
moyens de l’action dont un territoire en partant. Ce territoire sert à
la fois de pourvoyeur des nécessité de l’existence, de fondement à
l’identité collective, de raison de vivre, de régulateur et de principe.
Si on veut vivre et agir, l’État est une nécessité. Certes, avec l’État, on
peut faire beaucoup plus de bien et aussi commettre beaucoup plus
de mal que sans État. Ceci prouve une plus grande liberté d’action
que ne connaissent pas les nations-État, les tribus, les clans et autres
sociétés restreintes.
Au sujet du Tchad, à y regarder de plus près, il semble que le pays est
sans État c’est-à-dire qu’il n’a pas d’agir d’envergure, seulement des
agirs individuels. Une grosse entreprise peut devenir un État, une
religion peut devenir un État mais l’État dont parlent les libéraux du
Tchad, c’est l’État naturel, instrument de l’agir collectif des peuples et
des nations, l’État est soutien de l’intérêt général. Le Parti Libéral
Tchad, ici, envisage l’État par opposition à la tribu ou au clan dont
l’envergure n’est pas suffisante pour agir d’emblée. L’État du Tchad
doit exister complètement dans les faits et les Actes où il n’existe pas.
Il n’y a pas de juste milieu en matière d’État; l’État est tout ou rien
et ses caractéristiques sont essentiellement ontologiques.
Le point de départ de l’État du Tchad se situe dans la région naturelle
la plus œkoumène possible. C’est-à-dire la partie du pays la plus éco-
nomique, celle qui offre les meilleures possibilités d’agir de façon
systématique. Cette région est facile à connaître car elle est la partie
du partie du pays la plus habitée et la plus active en raison d l’espace
le plus plat, le plus arable, avec un climat qui permet le travail con-
tinu, de l’eau en quantité pour tous les usages, des richesses natu-
relles suffisantes et surtout accessibles. Les régions sud du Tchad
constituent l’espace qui se prête le mieux aux mathématiques du
développement dont les infrastructures, les calculs différentiels,
intégral, de probabilités, les algorithmes, les travaux collectifs etc.
Cet espace œkoumène doit servir de centre de gravité et de région
fondamentale à l’État du Tchad.
Un milieu géographique qui offre toutes ses caractéristiques donne
la possibilité de construire à court ou à long terme un État. Pourquoi
alors l’État du Tchad ne se construit pas depuis les cinquante der-
nières années ? Est-ce à cause du manque de conscience et de volonté
collective non encore formées ? L’État est une âme qui forme peu à
peu avec le corps qui lui impose ses limites dans le temps comme dans
l’espace. Avec le temps, le travail, les prises de conscience, le dévelop-
pement d’une ou des langues et surtout celui de l’État se perfection-
nera, se renforcera, apprendra à agir pour réussir en acquérant une
indépendance d’esprit pour être original. C’est ce qu’on appelle la
souveraineté. C’est après quoi viennent les modèles de société. En
géopolitique, l’indépendance est l’aptitude (ou compétence, santé
physique et mentale instruction, formation, savoir enfin toutes
les dispositions intérieures nécessaires à l’action) et la capacité
(moyens extérieurs, capitaux, organisation administrative et juri-
dique) qui aide à choisir ses dépendances.
Sans État, l’indépendance n’est pas possible pour une société qui vit
sur un territoire au potentiel économique suffisant pour se prendre
en charge. Sans État, la nation ne peut pas être reconnue. Sans État,
il n’y a pas d’agir, seulement de l’agitation et de la gesticulation
impuissante. Cette partie de la géopolitique du Tchad n’est elle pas
suffisante pour permettre la mise en place de l’entente Arc-en ciel
Démocratique au Sud ? Combien de temps encore les Tchadiens du
Sud doivent ils demeurer inféodés ?
Mika-L. Yondoloum
Parti Libéral du Tchad