Appel à la solidarité du Parti Libéral du Tchad
N'Djamena le 31/03/2007
Solidarité internationale / Darfour / Meeting d'Urgence Darfour à la Mutualité
Meeting d'Urgence Darfour à la Mutualité (Paris, France) - le compte-rendu du Collectif VAN (Vigilance Arménienne contre le Négationnisme) publié le 26-03-2007
Pour diffusion auprès de tous les médias tchadiens et des autres pays
Il nous fait plaisir de reproduire ci-dessous le compte-rendu de la réunion publique effectué par le
Collectif VAN, membre du Collectif Urgence Darfour, dont une délégation était présente au meeting du 20 mars 2007 à la Mutualité, dans la capitale française.
En cette période d'élections en France, le but de ce meeting était d'interpeller les candidats à la présidentielle sur la situation au Darfour et de briser le mur du silence autour du génocide en train de se commettre au Soudan. La société civile a également répondu présent, puisque le rez-de-chaussée de la salle de la Mutualité affichait presque complet.
D'emblée, Jacky Mamou, président du Collectif Urgence Darfour a donné le ton. Il a notamment demandé à dépasser l'attitude facile consistant à prononcer quelques mots de compassion pour les victimes sans entreprendre d'actions concrètes pour arrêter le génocide en cours au Darfour. Dans cette optique, il a présenté l'acte d'engagement que le Collectif entendait faire signer aux candidats aux élections présidentielles.
Bernard-Henri Lévy est ensuite monté à la tribune pour lire une lettre du président Chirac, dans laquelle ce dernier exprime l'importance d'un engagement de la France pour pousser à des actions internationales.
Ce fut ensuite au tour de Laurent Fabius de prendre la parole pour raconter son récent voyage au Tchad dans les camps de réfugiés situés à la frontière avec le Darfour. Il a notamment évoqué avec émotion le cas d'une petite fille seule rescapée du massacre de sa famille et qui avait été amenée au camp de réfugiés par une voisine. Il a décrit le Darfour comme une terre ravagée d'une couleur grise qui lui avait rappelé la couleur d'Oradour-sur-Glane (commune du département de la Haute-Vienne où tous ses habitants ont été massacrés par les SS le 10 juin 1944), résumant son impression d'une phrase : « Silence, on tue ».
François Zimeray, président de la Communauté d'agglomération de Rouen et président de SOS Darfour fut le troisième orateur. Il avait visité les camps de réfugiés de la frontière du Darfour en même temps que Laurent Fabius. Appelant à une plus grande implication pour arrêter le génocide en cours, il a précisé que la Chine qui a besoin du pétrole soudanais, est le principal obstacle à une action internationale pour faire cesser les atrocités. Il n'a alors pas hésité à réclamer un boycott des Jeux Olympique de Pékin pour faire pression sur les autorités chinoises.
Bernard-Henri Lévy est revenu à la tribune pour raconter sa récente expédition au Darfour. En effet, parti au Tchad notamment avec les deux orateurs précédents, il a franchi clandestinement la frontière soudanaise pour rencontrer un dirigeant du Mouvement de Libération du Soudan. Ce dirigeant, Abdulwahid Al Nour était présent dans la salle. Bernard-Henri Lévy a dressé son éloge en le qualifiant de musulman modéré, voulant instaurer un régime démocratique et laïc au Soudan. Il a expliqué comment, prévenu des mouvements des milices janjawids, il avait été contraint de modifier sa route plusieurs fois, comment l'armée française basée à la frontière tchadienne était au courant de ces mouvements de troupes, comment il suffirait d'implanter un radar à la frontière pour surveiller en permanence la moindre exaction commise au Darfour. Malgré son opposition à la guerre, il a rappelé l'absence d'alternatives : si la communauté internationale n'intervient pas au Darfour, le seul choix possible est d'armer les Darfouris.
Premier candidat à l'élection présidentielle à venir s'exprimer, François Bayrou est venu rappeler qu'il s'était rendu au Darfour il y a 2 ans. Il a repris l'appel au boycott des Jeux Olympiques de Pékin. Il a ensuite signé l'engagement en 8 points préparé par le Collectif Urgence Darfour.
Dominique Voynet est quant à elle venue dénoncer à quel point l'inertie de la communauté internationale était inacceptable. Elle a précisé qu'on observait toujours cette inertie lorsque le gouvernement commettant des atrocités dirigeait un pays riche en ressources naturelles, qu'il s'agisse de bois, de pétrole ou de diamants. Elle a cité notamment le cas de la Tchétchénie, complètement oubliée. Elle s'est engagée à agir qu'elle soit élue ou non et elle a signé l'acte d'engagement.
Dominique Sopo, président de SOS Racisme, membre du Collectif Urgence Darfour, a ensuite rappelé qu'aucun gouvernement n'avait été démis du pouvoir à cause du génocide qu'il commettait, et que cette impunité était à l'origine de la reproduction des atrocités. Pour exemple, il a cité la petite phrase d'Hitler : « Qui se souvient de l'extermination des Arméniens? » montrant comment l'impunité de la Turquie avait joué un rôle dans la Shoah.
Alors qu'on annonçait dans la salle la venue du Ministre des Affaires Etrangères, Philippe Douste-Blazy, des huées ont résonné dans le public malgré un appel des organisateurs à respecter le rassemblement républicain sous lequel était placé le meeting.
C'est donc une personne moins contestée qui a pris la parole, en l'occurence Bernard Kouchner, qui s'est remémoré ses combats passés pour les Biafrais ou pour tant d'autres peuples. Il a notamment particulièrement appuyé sur le rôle du gouvernement soudanais dans le génocide du Darfour, qualifiant d'ignominie la promotion de l'un des organisateurs des massacres - que la Cour Pénale Internationale souhaite juger - au rang de ministre des Affaires Humanitaires.
Nicole Guedj, Conseillère d'Etat, est ensuite venue s'exprimer au nom de Nicolas Sarkozy, dont la salle a appris avec déception qu'il ne serait pas présent. Dénonçant la complaisance du Soudan, Nicolas Sarkozy a proposé des mesures unilatérales de la France, se déclarant certain que la communauté internationale suivra. Il s'agit notamment de ne pas accorder de visas aux dignitaires du régime soudanais. Nicole Guedj a signé l'acte d'engagement au nom de Nicolas Sarkozy.
Troisième candidate à venir s'exprimer, Ségolène Royal est venue dénoncer la passivité de la France et a qualifié d'indigne la réception du président soudanais Omar El Bachir en France. Elle a proposé de mobiliser immédiatement les troupes françaises basées au Tchad et en Centrafrique. Elle a dit également vouloir changer la politique de la France en Afrique, « le pays où elle est née », afin de prévenir les génocides. Elle a signé l'acte d'engagement.
Ghaleb Bencheikh, théologien, a pris ensuite la parole pour dénoncer les crimes commis au nom de l'Islam, précisant qu'il n'est nul besoin d'accoler l'épithète modéré à musulman, puisque l'Islam est intrinsèquement modéré.
Richard Rossin, membre fondateur de Médecins sans Frontières, membre du collectif Urgence Darfour, est venu présenter un historique du Darfour.
Abdelwahid Al Nour a demandé alors à ce que le public laisse M. Douste-Blazy s'exprimer. Le ministre a rappellé l'implication de la France dans la résolution de la crise. Il a précisé qu'il s'était rendu deux fois au Darfour, que la France était à l'origine de la résolution 1706, qui propose l'envoi d'une force de l'ONU avec l'accord du gouvernement soudanais. Il a ensuite expliqué l'importance de la recherche d'un accord politique au Conseil de Sécurité, ce qui supposait de convaincre la Chine, l'Indonésie et le Qatar. Les accords d'Abuja (accords entre un dirigeant darfouri et le gouvernement soudanais) ont déjà été un pas dans la bonne direction. Ainsi, Douste-Blazy considère qu'intervenir au Darfour sans mandat de l'ONU reviendrait à refaire la même erreur qu'en Irak.
Le chanteur Idir a ensuite eu des mots très beaux pour affirmer sa solidarité, jugeant qu'il ne pouvait pas rester indifférent face au drame du Darfour.
Enfin, Abdelwahid el Nour a conclu la soirée en répondant au Ministre, lui expliquant que les zones où il s'était rendu au Darfour ne sont pas les zones concernées par le conflit. Il lui a expliqué que les hommes massacrés, les femmes violées, n'avaient pas besoin d'une enième résolution sur le Darfour, soulignant qu'une dizaine de résolutions avaient déjà été votées sur le Darfour sans aucun changement sur le terrain. Il a ensuite expliqué son rêve d'un Soudan laïc, où cohabiteraient toutes les communautés.
Pour la première fois, les médias se font les relais importants d'une action pour le Darfour. Nous ne pourrons pas dire dans dix ans que nous ne savions pas ce qui se passe. Il faut réagir maintenant avec le soutien de tous.
N'oubliez pas d'aller immédiatement signer la pétition en ligne
Fin du compte-rendu du Collectif VAN.
Par ailleurs, le Parti Libéral du Tchad demande au gouvernement tchadien d'accepter l'envoi de troupes de la paix de l'ONU sur son territoire pour protéger les réfugiés soudanais et assurer la sécurité des populations tchadiennes qui vivent à l'Est du Tchad. Il y a urgence.
Par solidarité,
Le Comité de soutien du
Parti Libéral du Tchad (PLT),
le parti des Droits et Libertés :
Paix, Éducation, Emploi et Prospérité,
tous ensemble pour le vrai changement :
Prospérer au Présent et Investir dans l'Avenir.