mercredi 5 mars 2008

TCHAD: Le mensonge politique



La vie politique tchadienne est réglée par le mensonge. Parmi les
dossiers les plus chauds sur cette question, il y a la désinformation,
la manipulation et les déclarations contradictoires : le gouvernement
tchadien possède l’art du mentir qu’il manie avec adresse. Au sujet
de l’enlèvement de trois députés tchadiens, toutes les autorités du
pays ont juré n’avoir rien vu rien entendu concernant ces chefs de
partis. Tous, sans exception ont rejeté la responsabilité de leur dispa-
rition sur les assaillants. Depuis la réapparition de M Lol Mahamat
Choua, de Yorongar deux des trois chefs de l’opposition démocra-
tique, tout semble conclure que c’est I. Deby qui a commandité
l’opération « enlèvement » par les forces régulières.



Le Tchad a besoin d'un leader de conviction, d'un homme d'Etat
rassembleur, qui incarne l'esprit de développement et de progrès,
appelé à sortir ce pays du mensonge politique et de l’escroquerie.
«Ce n'est pas à l'habit qu'on reconnaît le moine, mais à l'observation
de la règle et à la perfection de sa vie ». C’est dans des basses
manœuvres que les Tchadiens sont rendus à l’évidence que leur
président est une crapule et que dignité, pas dignité, 90.000 morts
à son actif et 3,000.000 de citoyens martyrs.


Dans toutes les typologies, seule, la démocratie n'existe pas effec-
tivement. La tyrannie, l'oligarchie, l'aristocratie, la monarchie s'affir-
ment sans scrupules. Leur dénomination est un constat. La démo-
cratie, elle, est atypique. On la critique toujours, car la réalité vécue
n'est jamais conforme à son concept. La démocratie est plus une
exigence qu'une réalité. Il faut le savoir et le dire pour ne pas déses-
pérer de la chose politique, pour continuer à s'en enthousiasmer.
Les politiques passent de moins en moins de temps à gouverner et
de plus en plus de temps à paraître gouverner, c'est-à-dire mani-
fester leur présence.


Dès lors, le responsable, alors débordé par les occupations, ne peut plus
répondre de rien : chaque mandat qu'il reçoit du peuple ou du gouver-
nement le conduit à feindre la compétence, à lire ce que d'autres ont écrit.
Tel est ce mensonge du pouvoir qui prétend pouvoir ce qu'il ne peut pas,
représenter des citoyens dont il ne peut s'occuper et diriger une adminis-
tration qu'il est contraint d'ignorer.


Le problème essentiel de la démocratie réside dans la négation même de
sa propre essence : les politiques y mentent plus qu'ailleurs tant ils veu-

lent se dire près du peuple et dissimuler leurs préoccupations. Dans les

régimes autoritaires et dictatoriaux règne souvent la corruption, mais le

cycle en est court : on achète un pouvoir avec de l'argent pour en gagner

plus ; le corrompu s'enrichit de son pouvoir tandis que le corrupteur investit.

Dans la démocratie, le cycle est identique du côté du corrupteur mais plus

complexe du côté du politique corrompu, car les jeux de l'argent et du pou-

voir engendrent une sorte d'escalier qui mène à la gloire

Mika-L. Yondoloum
Président du Parti Liberal du Tchad
http://parti-liberal-du-tchad.blogspot.com
Ndjamena -Tchad


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