mercredi 15 août 2007

Tchad : Construire une paix durable il faut la vouloir



Avant d’entamer tout processus de paix et de s’engager dans
les négociations, une première condition est indispensable :
la volonté de paix. Si ce préalable s’avère absolument
primordial, il est pourtant loin d’être évident, car la
voie de la facilité se trouve dans la poursuite du conflit
et non dans l’épineuse recherche d’un langage de paix.


La situation de guerre tire vers sa fin, comment les
partis politiques peuvent éveiller le désir de paix ?
Il faut accepter que la paix soit une paix de compromis
actuelle. Lorsqu’un conflit éclate, quelle que soit sa
nature, les opposants jugent évidemment leur cause bonne
et l’utilisation de la violence contre l’autre justifiée.
D’autres solutions paraissent insatisfaisantes ou incapables
de résoudre le problème : seul le recours à la force semble
possible. Il s’agit là d’une caractéristique essentielle du
conflit : le prix à payer pour sa conduite doit être inférieur
au maintien de la situation présente aux yeux des belligérants.

Il est plus sage d'arrêter la violence plutôt que de laisser
s’éterniser la situation de déconfiture.La paix se construit
dans le compromis : la paix, c’est donc la paix de compromis
et non le simple terme de la lutte armée produisant la victoire
de l’un sur l’autre, donnant lieu très souvent à la domination
de l’un sur l’autre.Une question essentielle se pose : si un
conflit est caractérisé par des raisons si fonda-mentales
qu’elles justifient le recours à la violence, pourquoi et
comment rechercher un quelconque compromis ? Autrement dit,
dans une situation d’affrontements entre parties qui se consi-
dèrent ennemies et cherchent à se détruire mutuellement,
comment éveiller le désir de paix ?Y a-t-il des conditions
préalables pour faire émerger la volonté de paix ?


Deux préalables au désir de paix se dessinent, sans lesquels
il est parfaitement vain d’entamer un quelconque dialogue.
La première condition se fonde sur une simple constatation :
« la guerre fatigue ». À mesure que le conflit avance, les
belligérants sont de moins en moins en état de se battre,
psychologiquement et physiquement ; les pertes s’accumulent,
tant au niveau économique qu’au niveau humain. Naturellement,
la volonté de paix doit jaillir de cette fatigue inévitable.
Cette condition, l’épuisement de la guerre, nécessaire mais
insuffisante, doit donc être complétée par un second préalable.


Celui-ci réside dans l’état d’esprit des combattants : au-delà
de la fatigue de leurs populations, les belligérants, y compris
leurs chefs, doivent mesurer l’immensité de l’écart entre leurs
espérances et leurs possibilités : il leur faut réaliser que la
victoire complète est simplement hors de portée. La prise de
conscience d’être victime de ses croyances, de ses certitudes,
de ses idéalismes, de ses frustrations… autorise l’épanouissement
d’une volonté de paix et peut permettre d’amorcer les premières
démarches en vue de son exécution.


L’enclenchement d’un processus de paix : le savoir et le savoir-
faire.Après avoir souhaité le compromis, il va désormais falloir le
penser. Dans tout conflit, l’adversaire est diabolisé, le jugement
à son égard faussé, et l’information le concernant parfaitement
partiale. Dans le cadre de la recherche de compromis, il s’avère
alors nécessaire, en premier lieu, de le découvrir ou le redécouvrir,
afin que se révèlent ses aspirations, ses dispositions, ce sur quoi
il est intraitable. Il peut être plus facile de mobiliser pour la
guerre que pour la paix.


Se résoudre donc à une paix de compromis, penser ce compromis en
profondeur, voilà les prémices fondamentales de tout processus
efficace : c’est seulement une fois ces démarches effectuées
que les parties impliquées dans le conflit pourront passer à
l’étape du dialogue sans exclusive Le dialogue sans exclusive
est un élément fondamental du modèle social tchadien. Il englobe
les discussions, les négociations et les actions communes
entamées par les partenaires sociaux tchadiens. Pour le Parti
Libéral du Tchad, la signature des Accords de Ndjaména peut
donc être considérée comme un événement qui pourra participer
à la création d’une vision politique unifiée pour le salut du
peuple tchadien qui a été, pendant trop longtemps,très meurtri.




Mika-L. Yondoloum
Président du PLT
http://parti-liberal-du-tchad.blogspot.com


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