Modernisons le Tchad tous ensemble
Ci-dessous quelques réflexions largement inspirées de l'excellent article Ensemble, modernisons la France écrit conjointement par le Président d’Energies2007, un sénateur du Parti Socialiste français et un sénateur UMP, comme quoi, malgré les différences de niveau de développement et de situation politique des divers pays composant le monde et par delà les divergences de vision idéologique des leaders de la vie publique, toutes choses sont égales par ailleurs dans une économie globale.... alors nous aussi
La tâche est immense et ne peut plus être repoussée, sauf à prendre le risque de voir le Tchad se désagréger dans des convulsions violentes. Mais la tâche est aussi délicate, elle ne pourra être menée à bien le moment venu que si elle a été bien préparée en amont et en collaboration avec l'ensemble des acteurs de la vie politique, économique et civile tchadienne. C’est pourquoi nous estimons que la réconciliation nationale par le dialogue sans exclusive est indispensable et doit être effectivement mise en oeuvre dès aujourd'hui et que la responsabilité des élus et leaders de la société civile est de mettre à profit les quelques mois qui nous séparent des échéances électorales pour créer les conditions d’un sursaut collectif.
Dans ce but, nous avons décidé dès mai 2006 d’unir nos forces au sein d’un comité d’action pour la modernisation du Tchad (voir le programme détaillé du PLT, téléchargeable au format PDF). Cette démarche au dessus des partis politiques, par delà nos différences de point de vue et avec la participation de toutes les forces vives du Tchad est rendue possible par un diagnostic partagé et des convictions identiques sur la méthode pour réformer.
Le diagnostic peut être résumé en trois grands points.
Premièrement, malgré les recettes pétrolières inespérées dont elle bénéficie depuis plus de trois ans maintenant, l’économie tchadienne patine. Elle ne contribue pas au dynamisme des Tchadiens, elle gâche ses potentiels et elle ne profite pas des nouvelles possibilités qu'offre l'environnement international (liberté d'exporter dans le monde entier, commerce équitable, consommation éthique, délocalisation des manufactures et usines occidentales, etc., et croissance des capitaux internationaux disponibles et prêts à investir dans tout pays stable et en paix), ce qui se traduit par une croissance molle et de plus par une paupérisation toujours croissante.
Deuxièmement, rares sont les domaines d’intervention de la puissance publique qui n’ont pas besoin d’une refonte de leurs modes de fonctionnement. Éducation, santé, solidarités, armée, aménagement du territoire, agriculture, recherche… partout l’organisation est inadaptée. A tel point que même une augmentation des ressources financières de l'Etat (prévues en mars 2007) et éventuellement de l'aide internationale ne permettrait pas de progrès sensibles.
Troisièmement, l’endettement de l’État, la corruption, la prévarication et le détournement de deniers publics ont atteint un niveau insoutenable. Ces quatre faits fragilisent tout notre édifice national et obèrent notre avenir. La dette est une contrainte qui impose que les réformes indispensables s’accompagnent d’une baisse globale de la dépense publique de l’ordre de 20%. Et ce au moment où un effort devra être consenti pour sortir le Tchad de son enlisement - politique, financier, économique, social, sanitaire, scientifique et culturel - et le mettre sur les rails de la prospérité. Mais cette contrainte peut aussi être une chance. En effet, éteindre un problème en distribuant des subsides et des passe-droits n’est plus une option disponible : quand les caisses sont vides, la démagogie, l'inconscience et la lâcheté ne peuvent que s’effacer devant l’intelligence, la volonté et le courage.
Ensuite, on ne peut réformer que de façon globale et cohérente. La méthode des petits pas successifs et parfois contradictoires est vouée à l’échec car chaque petit pas se heurte à l’incompréhension – et donc aux résistances – des populations concernées. Tant et si bien que la succession de petits pas se termine par un piétinement inefficace, coûteux et démoralisant. Par ailleurs, ne rien faire pour ne pas choquer les mentalités ou préserver les privilèges de certains serait irresponsable. Non seulement l'inertie actuelle est coupable, mais se taire ferait insulte à l'intelligence des Tchadiens. D'autre part, nous avons tous les moyens et ressources nécessaires pour faire du Tchad une nation moderne et prospère.
Ce « manifeste pour la modernisation » sera rendu public fin janvier 2007, peu de temps avant que chacun des candidats à l’élection législative ne dévoile la vision du Tchad qu’il propose aux Tchadiens. Né de discussions avec la société civile, le manifeste sera soumis à l’approbation des milliers d’élus nationaux et locaux qui auront à jouer le rôle crucial de pédagogues pour que le Tchad relève les défis qui l’attendent.
Notre démarche est fondée sur l’optimisme et la confiance dans l’aspiration des Tchadiens à une fraternité renouvelée et à une prospérité trop longtemps attendue. Selon nous, l’idée d’un Tchad irréformable est non seulement un renoncement coupable, mais aussi un contresens historique. Au cours de notre longue histoire qui remonte au IVe siècle avant J.-C. (civilisation Sao, empire Kanem Bornou, etc.), il est souvent arrivé que des hommes et des femmes de bonne volonté ont mis en commun leurs énergies pour initier les changements et eut toute la volonté nécessaire pour faire ce qu'il fallait afin de permettre au Tchad de se développer et de rayonner. Les derniers exemples remontent à 1958 et 1960, et à 2006 qui a vu à la fois un appel commun de tous les partis politiques pour s'opposer au simulacre de l'élection présidentielle, un boycott quasi-général de la part des populations sur tout le territoire et une forte mobilisation pour arriver à faire libérer Mahamat Abbo Silek, président de l'ANR. C’est d’une impulsion collective de cet ordre dont notre pays à aujourd’hui besoin pour que s’expriment tous ses potentiels de créativité et de solidarité. Nous savons que c’est indispensable, nous voulons prouver que c’est possible.
MIKA-L. YONDOLOUM
Président fondateur du PLT
Tchadiennes, Tchadiens, rejoignez le Parti Libéral du Tchad,
le Parti des Droits et Libertés :
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