Sortir du cercle de la violence pour batir la paix
Recourir à la violence pour diriger seul n’est pas un gage de sécurité ni de paix. C’est une illusion et une grave erreur. La guerre n’ajoute que la violence à la violence. Depuis le début de la crise de 1963, à Mangalmé, on compte déjà les morts par centaines de milliers, des blessés par milliers, les déplacés par centaines de milliers. À ce bilan tragique, dont les civils sont les principales victimes, il faut ajouter la rancœur qu’éprouvent les millions de personnes plongées dans les affres de la guerre. Et le germe de la haine déposée dans le cœur des enfants du Tchad de demain…
Le choix de la guerre est une option, rarement la seule possible. Dès lors, opter pour la guerre c’est endosser une lourde responsabilité. Se défendre, résister… sont des justifications recevables. Mais porter la mort et la destruction partout dans le pays, détruire des infrastructures économiques, punir collectivement une population parce qu’un mouvement hostile se trouve sur le territoire, est non seulement une erreur tragique, ce sont autant de crimes de guerre dont sont complices les pays qui soutiennent les forces d’agression.
La peur, la haine, le ressentiment minent le Tchad. Les Tchadiens vivent aujourd’hui comme des réfugiés dans leur pays, ils vivent dans la souffrance d’un exil forcé et dans des conditions souvent sordides. Mais, nous ne le répèterons jamais assez, la violence n’est pas la réponse adéquate. Ni moralement, ni politiquement.
Les calculs froids de l’efficacité militaire, le cynisme du rapport de force, la déshumanisation de l’Autre sont des régressions. Seuls des principes de justice et d’égalité, le respect des Droits et libertés individuels peuvent faire progresser le Tchad vers les solutions politiques aux différents conflits qui le déchirent. La reconnaissance entière et sincère des souffrances et des injustices subies par l’Autre est la seule voie pour sortir du cycle vicieux de la violence, de la peur et de la haine.
Le Tchad est à nouveau à un moment décisif de son Histoire. Seul le courage politique, une vision à long terme qui transcende les prudences diplomatiques épargneront à tous de futures tragédies.
Mika–L. Yondoloum
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