mercredi 4 avril 2007

L'AIDE INTERNATIONALE ET LE CONTRÔLE DU TERRITOIRE TCHADIEN


Communiqué de presse du Parti Libéral du Tchad
N'Djamena le 03/Avril/07
Tchad / Vie politique /L’aide internationale et le contrôle du territoire Tchadien.



L’aide internationale et le contrôle du territoire Tchadien.


(causerie au Siège du PLT )

Permettez-moi de dire que je suis profondément ému. Je voudrais dire merci à chacun d'entre vous, venus ce soir manifester pour la paix. Comme vous le savez, le Parti Libéral du Tchad dont j'ai le privilège de diriger les travaux, a décidé de donner une chance à la paix - une paix qui résoudra la plupart des problèmes du Tchad.

Depuis 44 ans je ne voyais venir aucune chance pour la paix, j'ai attendu comme tous les autres enfants du pays la fin de cette querelle qui n’a que profité aux étrangers. Nos voisins immédiats et lointains nous ont enfoncés dans la plus haute misère en soutenant la dictature. D’une part nous avons cru en leur sincérité et d’autre part nous assistons impuissamment la dégradation de la situation économique et sociale de notre pays. Aujourd’hui, et plus que jamais, nous devons tous comprendre les objectifs profonds de cette manne, trop souvent liés aux intérêts des donateurs.

Désormais, les Tchadiens doivent comprendre que l’aide publique internationale est une énorme industrie. Son chiffre d’affaires annuel dépasse 60 milliards d’euros ; plus de 500 000 personnes y travaillent directement ou indirectement. Il est important de comprendre que l’aide internationale n’est pas sans zones d’ombre. Étrange paradoxe : dans les pays où elle joue un rôle dominant, la fierté et l’ambition ont cédé la place à la dépendance et à la déférence ; la pauvreté et les inégalités se sont accrues et l’insécurité prévaut. République démocratique du Congo, Sierra Leone, Haïti, Guinée-Bissau, par exemple, qui ont bénéficié d’une aide à grande échelle, sont des États en faillite.

En l’absence de contrôles publics et de mécanismes de responsabilité, les sociétés mafieuses arabes, européennes et américaines et une caste d’oligarques mafieux locaux tirent les bénéfices des programmes d’aide et distribuent la mort par l’insécurité et la famine dans des régions reculées du Tchad. Il est vrai que l’aide, en tant que catalyseur d’une dynamique de développement, peut avoir des effets émancipateurs : campagnes de vaccinations et renforcement des systèmes publics de santé. Lorsque l’aide est guidée par une imposition d’un modèle univoque et inégal de politique économique à la faveur d’une propagande orwellienne), l’aide devient autant un problème qu’une solution. Les accusations sont fondées à cause de la réalité économique et sociale actuellement au Tchad.

Les arguments avancés à l’époque n’étaient en réalité que des prétextes pour déposséder les populations de leur environnement et valoriser des projets technocratiques militaires. L’aide au développement est truffée d’ambiguïtés. Au-delà des proclamations, le devoir de donner cache un jumeau inséparable et beaucoup plus grand : le désir de prendre. Les transferts de fonds des riches vers les pauvres sont bien moindres que ce que les chiffres officiels laissent entendre. La plupart des sommes données ou prêtées sont dépensées dans les pays donateurs ou y retournent : remboursement de la dette, fuite des capitaux, transferts illicites de profits, fuite des cerveaux, achat de biens et de matériel...

Aujourd'hui, il existe une chance pour la paix, une grande chance. Nous devons en profiter, pour tous ceux qui sont présents ici, et pour tous ceux qui sont absents, et ils sont nombreux.

J'ai toujours pensé que la majorité du peuple aspirait à la paix et était prête à prendre des risques pour elle. En venant ici ce soir, vous démontrez, ensemble avec de nombreux autres qui ne sont pas venus, que le peuple désire sincèrement la paix, s'oppose à la violence et refuse tout ce qui est gratuit et désintéressé. La violence s'attaque à la base de la démocratie tchadienne.

Elle doit être condamnée et isolée. Ce n'est pas la voie de l'État du Tchad. Si les préoccupations mercantiles et les intérêts géopolitiques ont toujours affleuré dans les discours, il n’est pas toujours aisé de faire apparaître la véritable hiérarchie des motivations
Dans une démocratie, il peut y avoir des désaccords, mais la décision finale sera tranchée par des élections démocratiques qui nous donnent un mandat pour faire ce que nous devons faire, et continuer notre route suivant notre propre itinéraire.

Le discours sur l’aide utilise des termes comme « participation citoyenne », « maîtrise locale des politiques ». Cependant, la conception de l’aide, son organisation et sa mise en œuvre continue d’être la prérogative d’étrangers. Et même quand les agences occidentales ne sont pas en première ligne, leurs relais formés dans les pays du Nord – les Chicago boys en Amérique latine, la « Berkeley mafia » en Indonésie, ou les « africagoboys » – se feront les promoteurs zélés des mêmes principes, grâce aux positions stratégiques qu’ils occupent au sein des ministères des finances locaux et des banques centrales.

Durant les vingt-cinq dernières années, les mécanismes de l’aide ont non seulement contribué à affaiblir les souverainetés, mais aussi à délégitimer l’État et les pouvoirs publics. La gestion de l’aide le montre clairement : les donateurs préfèrent s’adresser à des sociétés privées, à des organisations non gouvernementales ou à des structures parapubliques ad hoc telles les sociétés d’aménagement et de développement.

La « bonne gouvernance » devint un des critères d’obtention de l’aide avec pour but officiel de lutter contre la corruption, de rendre la gestion publique plus « transparente », d’accroître l’effort de fiscalisation et de permettre à des voix discordantes de se faire entendre dans la presse et dans la société civile. Mais, si ces réformes sont souvent nécessaires, Le gouvernement MPS n’y voit qu’une manœuvre pour poursuivre des politiques d’austérité impopulaires, de dénigrement de la classe médiatique, et soulignent la continuité idéologique de ce « virage » .

Quelles seront en effet les motivations des personnes chargées de promouvoir la « gouvernance » ? L’un des héritages de l’aide est un vaste déficit démocratique qui entretient au pouvoir des technocrates, des classes politiques et des institutions, pour lesquels l’appât du gain est une bonne chose et pour qui la politique est l’art d’empêcher les citoyens de se mêler des affaires qui les concernent.Cette attitude met hors course les États (même si les meilleurs agents publics sont souvent débauchés pour gérer une aide défiscalisée) et empêche tout contrôle démocratique. Les autorités tchadiennes rendent davantage compte aux donateurs qu’à leurs citoyens. Dans bien des pays aidés, on a ainsi vu se détériorer les services de base (écoles, hôpitaux, niveau et qualité de vie santé...).

Aujourd’hui, au Tchad. la volonté de changement se manifeste un peu partout.
Je voudrais dire que je suis fier du fait que des représentants des pays avec lesquels nous voudrons vivre en paix soient à l’écoute ce soir, et continueront à l'être : La France et les États-unis, nous donnent l’impression d’ouvrir la route vers la paix au Tchad et la Libye et le Soudan passent le temps à tuer impunément nos populations et ce, pendant des années durant. Depuis l’arrivée du MPS à la tête du Tchad, le peuple tchadien a prouvé qu'il a maille à faire la paix, alors que tous sont conscients que la paix ouvre la porte à une économie et a une société meilleures ; que la
paix n'est pas seulement une prière. La paix est d'abord dans nos prières, mais elle constitue aussi l'aspiration du peuple tchadien, une aspiration sincère alors…

La paix a des ennemis qui tentent de l’atteindre. Pour torpiller le processus de cette paix. Je voudrais dire sans détour que nous avons trouvé chez d’autres peuples un partenaire pour la paix. Sans partenaires pour la paix, il ne peut y avoir de paix. Nous exigerons que les partenaires dèjà connus comme des véritables fossoyeurs de nos populations face leur part du travail, comme nous accomplissons la notre, pour la paix, afin de résoudre l'aspect du conflit soudano-tchadien ou tchado-lybien, tchado-tchadien le plus complexe, le plus long, et le plus chargé en émotions : le conflit des pauvres. Il s'agit d'un parcours semé de difficultés et de douleurs.

Pour le Tchad, il n'est pas de chemin qui soit sans douleur. Mais la voie de la paix est préférable à celle de la guerre. Je vous dis cela en tant que politicien ayant le cœur dans la corps. En tant que tchadien qui connaît la douleur des familles des soldats tchadiens. Pour ces familles, pour nos enfants, et un jour, pour nos petits-enfants, je vous demande de soutenir le PLT afin qu’il exploite chaque ouverture, chaque occasion de promouvoir et de parvenir à une paix totale.
Cette manifestation doit envoyer un message au peuple et au gouvernement des pays plus haut cités, aux tchadiens éparpillés partout dans le monde, au monde arabe et en fait au monde entier : le peuple tchadien veut la paix, il ne soutient que la paix et rien que la paix.

Une pression internationale doit alors être exercée par les vrais organismes d’aide internationale pour faire changer des comportements inadéquats et inacceptables de ceux qui se nourrissent du sang des tchadiens. Il s’agit simplement de se comporter comme n’importe quelle autorité publique devrait le faire en démocratie. L’action publique pourrait être repensée dans le cadre d’un appareillage législatif beaucoup plus étendu pour redistribuer véritablement les richesses ou l’aide publique à l’échelle nationale afin de renforcer la cohésion sociale. De tels mécanismes de péréquation ou de solidarité sont courants dans les pays occidentaux au bénéfice de régions défavorisées et ils sont contrôlés par les élus.

Un tel système fonctionnerait mieux quand l’espace politique est suffisamment ouvert pour que les citoyens et les médias puissent suivre et contrôler les résultats. Une vraie aide publique pourrait ainsi contribuer à consolider l’espace public au Tchad.


Je vous remercie.


Mika-L. Yondoloum
Président du Parti Libéral du Tchad
B.P. 1323 N'Djamena, République du Tchad
Site Internet : www.parti-liberal-du-tchad.blogspot.com




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