jeudi 28 juin 2007

Action collective versus demandes sociales au Tchad (suite)





Au Tchad, l'éducation populaire doit demeurer un domaine d'activité très vaste où se côtoient les groupes autonomes, le mouvement syndical et les institutions publiques. Trois réseaux qui revêtent parfois l'allure de véritables chasses gardées tant pour les usagers que pour les professionnels qui y interviennent. Un premier effort devra cependant être réalisé pour briser l'étanchéité de ces réseaux en explorant diverses avenues de concertation. Lors d'une rencontre organisée par l'Institut d'éducation des adultes, à Paris en 2004, quelque 400 participants reliés à ces trois réseaux ont en effet suggéré une série de mesures concrètes visant à favoriser un rapprochement des intervenants en vue d'élaborer « une stratégie d'ensemble du développement de l'éducation populaire dans les pays en voie de développement.

Ajoutons que l'éducation populaire dans les pays en voie de développement peut s'effectuer également d'une manière indirecte par le biais d'une participation aux affaires publiques. De ce point de vue, en particulier sur la scène locale, il existe depuis quelque temps une attitude différente de la part des administrateurs publics. Ces derniers vont jusqu'à soutenir très concrètement la participation populaire. Dans ce cadre, le comité exécutif de la ville de Ndjaména devrait décider de subventionner les groupes communautaires dans le cadre des démarches de consultations orchestrées par les conseils d'arrondissement à l'occasion de la préparation du plan d'urbanisme. À cette occasion, les groupes communautaires évoluant au Tchad pourraient recevoir des subventions leur permettant de mettre sur pied des projets d'animation sur l'aménagement de leur quartier et de participer de la sorte d'une manière directe à l'orientation du plan d'urbanisme.

Communautés culturelles, mouvement national et revendications régionales et ethniques

Le pluralisme culturel et la diversité ethnique qui se sont accrus au Tchad depuis quelques années, suite en partie à l'ouverture faite aux réfugiés depuis une dizaine d'années, se concentrent surtout dans la région de Ndjaména, Abéché, Sarh et Moundou. Même si les communautés ethniques et culturelles sont demeurées relativement discrètes dans leur mode d'expression sur la scène politique, quelques signes nous indiquent qu'elles cherchent progressivement à s'affirmer.


Plusieurs groupes ont déploré la faible intégration et l'insuffisance de leur présence dans les institutions publiques et dans les structures de décision l’a mentionné il y a quelques mois le Parti Libéral du Tchad. Le pluralisme de la société tchadienne ne se traduit pas encore par une intégration suffisante de nouveau tchadiens :


« Il suffit de se rendre dans les régions proche du Darfour ou de la Centrafrique ou encore à Ndjaména pour réaliser la diversité culturelle qui caractérise le Tchad et qu'on ne doit ni renier, ni ignorer. Mais les visages qu'on voit dans ces régions et dans ces villes et villages, on ne les trouve pas particulièrement dans les médias. On ne les rencontre pas dans le personnel des banques et des organismes gouvernementaux. Ils ne font pas encore partie de la fonction publique. Ils ne partagent pas le pouvoir. Ils ne sont pas là où les décisions sont prises. Ils luttent, c'est vrai, pour survivre, mais en grande majorité ils restent à l'écart, marginalisés, ne participant pas à part entière à la reconstruction »







Mika-Lelita YONDOLOUM,
Président du Parti Libéral du Tchad (PLT)
http://parti-liberal-du-tchad.blogspot.com/

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