vendredi 29 juin 2007

Manifeste pour une République Laïque

Le PLT unit sa voix à celle du Mouvement laïque tchadien pour dénoncer le caractère non démocratique du régime tchadien. Il est peu constitutionnel. Le PLT considère en outre que la République bananière du Tchad brille par son régime peu constitutionnel et qu'il est temps de procéder à des changements majeurs. Le Mouvement laïque tchadien dénonce cette situation et appuie les efforts du Parti Libéral du Tchad pour
présenter à la face du monde, un bel exemple de pays de paix et de tolérance. Ce n’est pas le cas en ce moment.


Drôle de pays de paix et de tolérance, en effet, que ce régime où le chef d’État, est dirigé en permanence de l’extérieur du pays et qui n’écoute que la voix des multinationales ou des soi-disant islamistes dont les pays d'origine ne sont que désolation et désordre.Un régime qui survit grâce à des fraudes électorales ou par transmission héréditaire plutôt qu’être élu par le peuple ou par ses représentants.


Drôle de démocratie quand le régime du pays est une dictature pour mieux garder les intérêts des étrangers et assumant simultanément la fonction de chef suprême des Armées hétéroclites incapables de distinguer le bien du mal.

Drôle de démocratie que le régime au pouvoir concentre tant de pouvoirs (législatif, exécutif et de nomination) entre les mains des parents complètement analphabètes et déconnectés des réalités du Tchad. Les actions et réactions n’ont rien de différent de celles des moutons de panurge, dont le parti n’est appuyé que par 6 % de l’électorat. Drôle de démocratie que ce régime où une Chambre non élue à l’Assemblée Nationale dispose théoriquement des mêmes pouvoirs et prérogatives que la chambre élue.Drôle de démocratie quand le régime de Ndjaména refuse le principe de souveraineté populaire mais proclame, dans sa Constitution, la suprématie des Ayatollahs soudanais et autres terroristes et bandits ayant les mains et la conscience tachées par les sang des compatriotes tués ou humiliés pour avoir dit NON à une sortie de route ;Drôle de gouvernement qui viole à longueur d’année la souveraineté de son État, la liberté citoyenne , la croyance populaire, la sécurité et le respect des représentants du peuple qu’il prétend dirigé. Drôle de démocratie lorsque, par la Loi constitutionnelle sur la paix et la sécurité, donne priorité aux privilèges accordés à des groupes confessionnels sur les droits les plus fondamentaux de la personne humaine proclamés à cor et à cri. Drôle de démocratie quand le régime MPS prévoit, dans son code criminel, la répression du délit de blasphème, lequel n’est pas défini de façon précise, ce qui ouvre la porte à d’éventuelles «chasse aux sorcières » et impose des limites inacceptables à la liberté de pensée.


Le PLT dénonce le caractère non démocratique du régime tchadien et invite les organisations de la société civile ainsi que les partis politiques à faire de même. Le PLT formule des propositions pour réformer le régime constitutionnel tchadien. Certaines d’entre elles seront difficiles à mettre en application. Ce n’est pas une raison pour ne pas les soumettre au débat public. Si la constitution actuelle fait obstacle à des propositions raisonnables de réforme démocratique, c’est le cadre constitutionnel lui-même qu’il faudra mettre au rancart.


En premier lieu nous proposons l’abolition de toutes les institutions crées par le MPS, l’abrogation de toutes les dispositions constitutionnelles qui les concernent et l’élimination de toute la symbolique folklorique gouvernementale. Aucun régime politique ne peut se prétendre fondamentalement et essentiellement démocratique s’il repose sur un principe monarchique. Un régime démocratique doit s’appuyer sur une symbolique démocratique et non sur des symboles qui contredisent les valeurs démocratiques les plus fondamentales.


Le recours à l’hérédité biologique pour la transmission d’une charge publique ou d’une dignité officielle n’est rien de moins qu’un privilège discriminatoire fondée sur la race, l’origine ethnique et la provenance sociale. L’exigence que l’héritier du trône (rébellion à répétions) soit musulman (ferme souhait de Kadhafi et El Béchir) viole le droit à l’égalité. Que l’héritier du trône devienne, au moment de son accession au trône, le chef suprême des Armées Tchadiennes contredit le caractère laïque qu’on prétend vouloir donner à l’État tchadien.


Ne serait-ce qu’en raison du message malsain transmis par son symbolisme, la rébellion mérite d’être abolie définitivement et punie par toutes les autres régions. Or, le symbolisme républicain est omniprésent : sur les timbre-poste ; sur la monnaie ; dans la formule rituelle attribuant au Président de la République l’adoption des lois après consultation des chambres législatives; dans le titre des procureurs de la Couronne; dans le texte des poursuites au nom de la République; etc.


Cette hyperdiffusion du symbole républicain a pour fonction de rappeler constamment, sous un mode subliminal, aux peuples du Tchad qu’ils ne sont pas souverains, que toute autorité vient d’en haut et surtout de l’étranger, que les bribes de démocratie dont nous jouissons nous sont quotidiennement consenties par des dictateurs étrangers et locaux, fontaine de tous les pouvoirs, celle qui assure l’harmonie entre les peuples regroupés sous sa tutelle, celle qui nous protège aussi bien contre les malfaiteurs poursuivis en son nom que contre les éventuelles «abus de la démocratie».


Le symbolisme républicain imprègne spécialement les textes constitutionnels au point de les rendre incompréhensibles aux citoyens ordinaires ou à quiconque ne connaît pas assez bien les mécanismes des conventions constitutionnelles. À relire les diverses constitutions du Tchad depuis les années d’indépendance à nos jours, on ne peut qu’être frappé par l’étendue des prérogatives, des pouvoirs discrétionnaires et de l’autorité qui sont reconnus et attribués formellement aux dictateurs africains.


Ceux-ci disposeraient de la plénitude du pouvoir exécutif; en vertu des article rendus peu compréhensibles, les dictateurs-présidents assumeraient le commandement suprême des forces terrestres, ou aériennes; Certains articles leur reconnaissent le pouvoir discrétionnaire de choisir la capitale et le lieu de leur résidence et d’en changer s’ils le désiraient. D’autres articles en fait une des trois composantes du Parlement tchadien. C’est en son nom que sont nommés les parents représentants du pays à l’étranger, les gouverneurs et les juges.


La fonction subliminale d’une telle attribution, c’est de maintenir la conviction que c’est toujours la Président de la République qui garantit le bon fonctionnement des nos institutions, par le simple fait qu’il existe. Selon l’idéologie républicaine qu’on nous inculque, un pouvoir légitime a besoin de s’appuyer sur le roc solide de la république. C’est cette idéologie qu’il nous faut renverser pour établir enfin une vraie démocratie, laquelle ne peut être que de forme républicaine.


Si la plupart des modifications constitutionnelles exigent l’accord d’au moins sept provinces et des deux chambres (sénat et assemblée nationale), celles qui concernent les charges du Président, des gouverneurs et des juges ne peuvent être obtenues qu’avec l’accord de Paris et de l’assemblée législative. Cette condition antidémocratique rendrait extrêmement difficile, voire pratiquement impossible à réaliser toute modification impliquant l’abolition de la république de banane. Celle-ci jouit de la protection constitutionnelle la plus blindée qui soit. Dans la mesure où ce que nous proposons est impossible à réaliser pour le Tchad, nous revendiquons pour notre pays le droit de se doter librement d’un régime républicain et laïque conforme à ses aspirations démocratiques.


En ce qui concerne l’Assemblée Nationale, nous proposons qu’elle soit abolie ou qu’elle soit rendue concrètement élective. Nous suggérons que les analphabètes députés venus des montagnes, des collines et plaines du Tchad défendent leur programme action ayant fait d’eux des représentants du peuple. Le PLT souhaite que ces élus du peuple soient élus par scrutin de liste à la proportionnelle dans chacune des trois grandes régions du Tchad (BET, le Centre et le Sud).


Parce que nous croyons profondément à l’égalité des citoyens sans égard à la religion, nous proposons que soient abolis toutes les habitudes à importer des constitutions et à les instaurer au Tchad. Nous réclamons qu’il soit écrit un jour seule la référence à la suprématie de Dieu dans le préambule de la Charte tchadienne des droits et libertés. Nous proposons que le code criminel actuel soit éliminé ou actualisé.


Nous voulons vivre la démocratie dans une république laïque respectueuse des croyances de tous les citoyens et respectueuses aussi de leur droit à l’égalité sans égard à ce qu’ils croient ou à ce qu’ils refusent de croire.





MIKA-L.YONDOLOUM
Président du Parti Libéral du Tchad
B.P. 1323 N'Djamena, République du Tchad
Tél. du siège à N’Djaména : (235) 630 - 6687

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