GRÈVE GÉNÉRALE ILLIMITÉE AU TCHAD

Communiqué de presse du Parti Libéral du Tchad
N'Djamena le 31/05 /2007Tchad / Vie politique /travailleurs mécontents au Tchad

GRÈVE GENERALE ILLIMITÉE AU TCHAD

Voici déjà quatre semaines de tensions énormes, en ce début d’été 2007, les habitants de Ndjaména sont témoins d’une manifestation sans précédent de solidarité entre l’inter-syndicale composée de l’Union des Syndicats du Tchad (UST), du Syndicats des Enseignants du Tchad (SET), du Syndicats des Enseignants et Chercheurs du Supérieur (SYNECS), du Syndicats National des Instituteurs du Tchad (SNIT) et du Syndicats Autonome de l’Administration du Tchad (SAAT) et la Confédération Libre des Travailleurs du Tchad (CLTT) qui ont décidé d’une grève de quinze jours renouvelable" deux fois puis devenue illimitée cette semaine.

La guerre a toujours permis à certains pays du monde de sortir d’une période de récession et elle entraîne à toute fin pratique la suppression du chômage, tout en faisant monter les revenus des Citoyens. N’oublions pas non plus que, les coûts de cette économie tchadienne en surchauffe ne sont pas bien contrôlés et l’inflation a tôt fait d’éroder la prospérité naissante. La guerre tchado-tchadienne a favorisé aussi les déséquilibres régionaux : en dehors de l’Est tchadien aucune autre région du Tchad ne profite des retombées économiques du pays. Toutes les régions sont reléguées, comme beaucoup le pensent, au rôle d’arrière‑pays fournisseur de ressources. À la fin de la guerre de 1979 à 1982 puis de 1990 à nos jours, la forte demande de biens et de services a chuté de plus de la moitié. De nombreuses industries alimentaires et usines de transformation, comme celles des produits agricoles et produits chimiques, qui jouaient un rôle névralgique, font actuellement face à une baisse marquée de la demande. Ce fléchissement industriel, combiné à la démobilisation d’un flot de soldats, entraîne de graves problèmes de chômage. La « guerre qui devait mettre fin à toutes les guerres » n’est pas suivie d’une période de paix prospère.

Les travailleurs qui ont toujours leur emploi se débattent pour obtenir des salaires plus élevés et plus réguliers afin de compenser l’érosion de leur niveau de vie provoquée par l’inflation qui a sévi en temps de guerre et de désordre le plus complet. Les événements qui se produisent ailleurs dans le monde galvanisent les travailleurs tchadiens : la montée de l’intolérance islamique au Darfour semblent ouvrir la voie à une solidarité des travailleurs tchadiens. Le Parti Libéral du Tchad croit que tous les syndicats doivent créer un gros syndicat unique pour contrer l’incivisme MPS. Il est irresponsable d’être au centre de l’agitation nationale lorsque les travailleurs de tous les secteurs confondus voient leurs revendications salariales et l’amélioration de leurs conditions de vie rejetées du revers de la main par le gouvernement.

Cette grève est le résultat d’un différend entre les citoyens plongés dans la misère totale touchant des salaires de crève faim et vivant dans des taudis des quartiers insalubres et leurs patrons roulant dans les rues non asphaltées dans des automobiles de luxe importées, et résidant dans de somptueux ‘’ châteaux ’’ climatisées. Cette grève se répand comme une traînée de poudre dans l’ensemble de la classe ouvrière de la ville. Elle est alimentée par le mécontentement généralisé à l’égard de l’inflation, du manque de paix et de sécurité et du chômage. Aujourd’hui, la grève générale de Ndjaména est considérée comme la grève générale la plus importante survenue au Tchad et comme celle ayant laissé le plus de séquelles dans le maigre système économique national. Le Tchad est un pays dont le fonctionnement est à l’envers de tous les autres. Seuls, les citoyens tchadiens doivent avoir le sens patriotique face au pays. Quant au Gouvernement, alors il n’a que faire du civisme. Il demande que le mot d’ordre de cette grève générale et illimitée soit levé.

Mika-Lelita YONDOLOUM
Président du Parti Libéral du Tchad (PLT)
http://parti-liberal-du-tchad.blogspot.com/

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